par PATRICIA MENETREY
(in : les archives de MéditationFrance)
» Notre devoir, en tant qu’hommes et femmes, est de procéder comme si les limites de nos capacités n’existaient pas. Nous sommes les collaborateurs de la création. »
Pierre Teilhard de Chardin
Sommes-nous fondamentalement persuadés que la vie est positive et que le futur sera porteur de progrès malgré notre lot quotidien de défis et de mauvaises nouvelles ?
500 participants et 8 intervenants fortement impliqués dans ce questionnement se sont retrouvés à la Sorbonne à Paris pour une journée afin d’échanger sur cette question au cours de la deuxième édition du Forum International de l’Évolution de la Conscience.
Pour Eric Allodi, président d’EnlightenNext en France, l’évolution de la conscience est devenue une nécessité. La naissance de ce forum a eu lieu lorsqu’un groupe d’amis a décidé de rechercher une solution globale pour l’Humanité. « Le monde change de l’intérieur : tout est toujours possible ». Selon Eric Allodi, il faut faire fi du passé sans le nier. Notre contribution au futur se fait à partir de quelle intention ? Oser être ambitieux et utopiste permet de redéfinir l’avenir. Encore faut-il lâcher toutes nos idées préconçues et défaitistes pour transformer les cœurs arides en source inspiratrice.
Jean-Louis Servan-Schreiber propose devant le désenchantement dû au retour du culte de l’argent et du veau d’or, de créer une contre-force et d’insuffler une inspiration : une transcendance sans divinité. Ainsi, notre rayonnement devient espoir et chacun peut l’incarner dans sa vie.
Cesser d’être prédateurs et s’ouvrir à la vie
Puis vient l’intervention de Pierre Rabhi, « l’enfant du désert ». Grande figure contemporaine de l’humanisme, Pierre Rabhi est essayiste, romancier, agriculteur, conférencier et écologiste français, fondateur du mouvement Colibris et figure représentative du mouvement politique et scientifique de l’agro-écologie en France. voir le lien : https://youtu.be/KZYZgF2Vjjo
« Des extra-terrestres concluraient-ils à notre intelligence en vue de notre attitude envers notre belle planète ? »
Pierre Rabhi réfute la thèse positive de Servan-Schreber. Avec cœur mais fermeté, il déplore l’état des lieux de notre terre nourricière : un champ de bataille où règne la violence. Pour la plupart des humains, se nourrir demeure un combat quotidien. Il faut donc trouver des solutions à l’échelle humaine afin de dépasser « le pétrolitique ». Par notre attitude, nous sommes les attardés de l’histoire, et notre comportement relève de l’inacceptable.
Sa présence est magnétique et chaque mot résonne de vérité. Son parcours atypique lui donne une liberté de ton. S’affranchissant de toute croyance, il a dépassé la religion pour devenir spirituel. En cultivant la terre, il découvre l’esprit contenu dans chaque graine. Elle implique la création, la croissance et cela nécessite l’intelligence, la lumière, un esprit omniprésent qui se révèle à travers la matière.
« Je ne peux le conquérir, je dois m’ouvrir à lui. C’est la fin de toutes les spiritualités, JE SUIS UN ETRE SPIRITUEL. Il n’existe pas de recettes toutes faites. C’est une posture de l’intime. »
Plutôt que jouer en permanence de fausses notes, il faut maintenir la symphonie de la vie et lui rendre hommage. Pour cela cessons d’être des prédateurs. Et retrouvons une beauté silencieuse.
Partager une nouvelle vision
Barbara Marx Hubbard nommée « la voix de l’évolution consciente » est une visionnaire et une source d’inspiration. Tout son être pétille d’une flamme qui peut embrasser le monde. Selon elle, nous sommes engagés dans un processus qui donnera naissance à notre espèce dans sa dimension universelle. L’humanité est arrivée au stade de concevoir le monde dans lequel elle veut vivre. Il faut juste reprendre le pouvoir que nous avons attribué à Dieu et lui donner une nouvelle direction. Elle se nomme une mutante de l’évolution et sa vision est de partager.
Une nouvelle éducation porteuse de sens et de joie
Pour une nouvelle conscience, il faut cesser de formater nos enfants à une éducation qui ne leur permet plus de trouver un sens à la vie, et développer leurs potentiels créatifs. L’enseignement selon Gopal est généralement structuré autour du fait que l’on sait déjà. Ne pas savoir constitue un point de départ difficile mais indispensable pour enseigner et apprendre.
Il faut éduquer nos enfants à la joie. Apprendre est différent d’approuver ou désapprouver. L’éducateur ne doit pas transmettre seulement son savoir mais recueillir les questionnements et les visions des enfants. Il doit se risquer lui aussi à effectuer un pas vers ce qu’il ne connaît pas. En connexion avec leurs attentes et en leur apportant les éléments nécessaires à une progression dans leur vision du monde.
Lorsque je suis en joie, je suis en lien : JOIE=RELIANCE. C’est une connexion existentielle et une inspiration vers la transcendance.
Patricia Menetrey