Patricia Menetrey

Un Voie de Réalisation

Un saut dans l’inconnu

de Patricia Menetrey

(dans : Le Magazine de MéditationFrance – Mai/Juin 2020)

«  La vie est un labyrinthe.
On s’y perd au fur et à mesure qu’on y cherche sa route.
Il n’y a qu’une sortie possible : c’est de se placer en son centre. »

L’évolution est un mouvement qui nous porte toujours vers l’avant et requiert que nous ne restions pas sur nos positions En cette ère de changements, notre capacité d’adaptation est plus que jamais mise à l’épreuve. Ce contexte n’est pas unique dans l’histoire de l’humanité. Notre monde a déjà traversé des moments de grandes incertitudes engendrant peurs et interrogations.

Anesthésiés par nos routines familiales, professionnelles, sociales, bercés par la diffusion d’informations formatées et « conformisantes », nous avions pris l’habitude de considérer comme « acquis pour toujours » un mode de vie, un mode de penser et un mode d’être.

Mais, LA VIE est mouvement, rebondissements, inventions permanentes qui nécessitent de nous adapter pour y participer. Le changement requis aujourd’hui (…et, en réalité, depuis toujours), nous incite à ne plus nous identifier à «une pensée unique », à engager notre propre discernement et notre responsabilité en commençant par sortir du rôle de victime d’un système que nous ne cessons de dénoncer tout en continuant pourtant à l’entretenir.

La transformation ne saurait naître dans l’agitation et la confusion du mental. Elle ne pourra se dérouler que dans la sérénité en retrouvant les valeurs essentielles du cœur. Face au défi que nous offre cette parenthèse d’exception, soyons plein de gratitude, et saisissons la chance qui s’offre à nous.

De quels moyens disposons-nous pour relever le défi que cette crise généralisée fait vivre à l’Humanité ?

Petite exploration de ce que nous proposent la science, la philosophie, la religion et la magie.

La SCIENCE est devenue, aujourd’hui, tellement instrumentalisée qu’elle semble avoir perdu jusqu’à son exigence éthique. Ce que nous en voyons dans la mise en scène du grand show médiatique ne rassure guère ceux qui croyaient encore en elle. Une réelle méfiance du public s’est peu à peu installée. Des scientifiques de tréteaux, plus soucieux d’audience que de vérité, se déchirent en public. La réputation d’un chercheur vacille sous les déclarations de certains représentants officiels d’une supposée norme scientifique.

Qui est au service de qui ? 

En matière de santé, notamment, les motivations deviennent suspectes en raison de la féroce concurrence pour le profit auxquels s’adonnent les laboratoires pharmaceutiques. Des voix s’élèvent pour dénoncer les effets secondaires de traitements dont l’étude a souvent été négligée dans la hâte de vendre vite et surtout beaucoup. Une science officielle, hégémonique et qui, au mépris de ses véritables fondements, a fini par oublier le vivant. Une science sans conscience, participant à la destruction de notre planète via les armes chimiques, les engrais artificiels, les pesticides, le nucléaire.

La PHILOSOPHIE signifie en grec ancien «amour de la sagesse». Démarche de réflexion critique, de questionnement sur le monde, elle a toujours fait partie de la vie de la cité dont elle constituait le garant de la morale pour sa jeunesse. Aujourd’hui elle a quasiment disparu des programmes scolaires.

Socrate demeure sans doute la figure la plus emblématique de la philosophie occidentale. Créateur d’une philosophie de la morale, il fut accusé de polluer l’esprit de la jeunesse, de nier la réalité des dieux ancestraux et de vouloir les remplacer par d’autres divinités. C’est pour cette raison qu’il fut condamné à mort. Plutôt que de renoncer à enseigner, il accepta la sentence. Et pendant que la ciguë détruisait ses fonctions vitales, il continua, jusqu’au bout, à témoigner d’une conscience pleinement éveillée avant de s’éteindre en toute sérénité.

Socrate cherchait à éveiller, à « accoucher les âmes » comme il le disait. Sa méthode, la fameuse maïeutique est la technique selon laquelle celui qui pose la question fini par trouver en lui-même sa propre réponse. Un questionnement éclairé a le pouvoir de faire resurgir de la mémoire la réminiscence d’un savoir oublié. Socrate nous offre une philosophie de l’immortalité de l’âme : puisque l’âme est immortelle, elle détient déjà toutes les réponses.

« N’oublie jamais que tout est éphémère,
ainsi tu ne seras jamais trop joyeux dans le bonheur,
ni trop triste dans le chagrin. »
Socrate

La MAGIE : voie improbable ou solution pour un réenchantement du monde ?

Le paradoxe du libre arbitre veut que l’homme qui revendique la liberté de ses choix soit le même qui postule l’existence d’un futur déterminé à l’avance qu’il serait possible de connaître. Depuis la nuit des temps, il n’a cessé de consulter l’oracle à cet effet.

Officiant dans le temple du même nom, l’oracle de Delphes fut un des plus célèbres. Les rois, les puissants, le peuple, venaient là pour connaître leur avenir ou trancher des questions difficiles.

La Pythie devait se soumettre à de grands rituels purificateurs avant d’officier. Le parcours de la voie sacrée était un chemin d’initiation qui se parcourait en méditant. Les « Sept voies de la sagesse », en relation avec les sept planètes, correspondent aux sept aphorismes dont les plus célèbres étaient :

« Connais-toi toi-même. »
« Tout est fluide et coule. »
« Personne n’échappe à la force de son destin. »

La justesse des prophéties de la Pythie frappait les esprits et le devin avait pour délicate mission de mettre les paroles proférées dans leur forme prédictive. Un art difficile pour la Pythie comme pour son interprète. Ce rituel demeura inchangé pendant des siècles. Son aspect sacral sous sa forme extatique s’achèvera par l’interdiction de sa pratique et des sacrifices qui lui étaient liés. La fermeture du temple va alors ouvrir la porte à l’ère de tous les charlatans. Surgit, dès lors, une vulgate sous forme de simulacres de voyance aux moyens de billets scellés pour le grand plaisir d’un large auditoire, et ainsi de suite …jusqu’à l’horoscope de votre hebdomadaire préféré auquel personne ne croit … mais que chacun ne manque pas de lire.

De nos jours, quels sont les voyants, les médiums qui peuvent revendiquer une initiation sacrée ? Question iconoclaste ? Elle est pourtant essentielle en ce qui concerne la transmission initiatique.

Le Tarot de Marseille est un exemple significatif. Il est facile d’imaginer qu’il suffit de tirer une carte pour obtenir une réponse. Ce n’est pas tout à fait inexact, sauf qu’il ne s’agit pas d’une réponse automatique. 

Il faut bien comprendre que chaque lame est un support qui reflète une élaboration symbolique construite et accumulée tout au long de l’histoire humaine. Et, toute une vie d’exploration de la richesse de ses symboles s’avère nécessaire pour en saisir la profondeur. C’est la responsabilité de l’officiant que de connaître et déployer ce véritable « livre de sagesse » sous les yeux du consultant. A charge pour celui-ci, de se mettre à l’écoute des résonances au plus profond de son être qui ne manqueront pas de ramener à la surface une réponse déjà existante. 

Il ne s’agit donc pas d’une prédiction sur le futur, fut-elle divinement inspirée. En s’inscrivant dans l’histoire intime de chacun, la lecture fait jaillir une intuition permettant de mieux se repérer dans les forces en présence et de s’orienter parmi les choix possibles à un moment donné.

Le chamanisme, dans sa dimension la plus authentique, propose également une voie d’accès à La Connaissance. Il a pour but la ré-harmonisation du corps et de l’esprit. En faisant appel à une reconnexion entre les êtres humains, les ancêtres et les esprits de la nature, il ouvre à une réunification primordiale. 

Dans certaine forme, sous la guidance d’un initié, et dans le respect d’un véritable processus initiatique, l’ingestion d’herbes ou de racines sacrées favorise une fusion avec la plante. L’essence du végétal guidant l’âme, des révélations puissantes ne manquent pas de se produire. Je peux en témoigner. 

Les réponses apportées sont-elles adaptées à notre conception occidentale du monde ? Cette voie initiatique n’est pas sans intérêt mais comporte des risques. Elle ne devrait en aucun cas être banalisée. Ne faites pas n’importe quoi, avec n’importe qui ! Ok ?

Les sorcières : Ces femmes furent d’abord des sages-femmes, des guérisseuses, des faiseuses d’anges. Bravant les frontières du connu, explorant les mystères de l’invisible, elles furent aussi longtemps méprisées, et mises au ban de la société. Vint le temps des procès en sorcellerie. 100 000 d’entre elles furent jugées et condamnées à être brûlées vives. 

Gardiennes d’une pharmacopée issues de connaissances ancestrales, détentrices d’un savoir et par extension d’un certain pouvoir, ces femmes furent persécutées sans relâche. Qualifiées d’hérétiques et déclarées liées au « Malin », elles furent désignées à la vindicte judiciaire des théologiens avides de consolider leur propre suprématie. 

Premier acte d’une machine de destruction effroyable qui a finalement conduit à l’éradication systématique de la puissance de la femme dans nos sociétés modernes. Puissance pourtant reconnue, respectée et célébrée dans la plupart des civilisations premières et dont témoigne la VENUS Callipyge depuis la nuit des temps. Puissance encore à retrouver pour beaucoup d’entre nous, dans la reconquête d’une souveraineté fondée sur l’Être plutôt que sur la vengeance.

La RELIGION : Elle se définit comme la reconnaissance par l’être humain d’un principe supérieur qui déterminerait sa destinée. Et de l’attitude intellectuelle et morale qui en résulte. Son étymologie nous ramène à ce qui attache et retient, à un lien moral, une inquiétude. Les religions ont longtemps asservi les peuples. Moribondes elles ne semblent plus guère offrir aux âmes le salut souhaité et chèrement gagné par une souffrance prétendue rédemptrice. L’être se tourne alors vers de nouvelles formes de spiritualité.

Mais: Qui croire ? Qui suivre ?

LA VOIE INITIATIQUE ?

Pas de marchandage, pas d’inscription payante. Juste un temps de silence dans les profondeurs de la méditation. Cette plongée en soi ne nécessite ni gourou ni maître à penser.

Notre part d’intelligence, notre sensibilité s’invitent dans cette danse cosmique. Dans la fluidité du mouvement de cette énergie, nous devenons créateur de notre réalité. Il suffit de mettre l’intuition au cœur de notre être. La Vie devient alors célébration dans toutes ses manifestations.

Faire l’expérience de CE QUI EST en accédant à l’art d’être TOTALEMENT PRESENT.

« La sagesse commence dans l’émerveillement »
 Socrate

A vous d’y réfléchir. A vous de vivre. A vous de jouer!

Ces temps perçus comme moments de grands bouleversements sont autant d’opportunités à saisir. Ne les ratez pas !

C’est tout le bonheur que je vous souhaite du plus profond du cœur.

Le but du chemin n’est pas la joie…
La joie est le chemin.